L.F. – Inceste, Maltraitance enfance, Maladies, Opérations et Dépression – EMDR

Témoignage manuscrit reçu le 19 décembre 2009

J’ai attendu un an après la séance, que dis-je, la journée chez Jean-Pierre Cauver, pour témoigner de l’efficacité de la « méthode » (E.M.D.R.), empreinte très fortement de l’action personnelle de Jean-Pierre.

Au téléphone, il m’avait dit : « Si vous voulez venir me voir, je suis d’accord, mais je vais utiliser des moyens énormes pour enlever ce que je considère, moi, comme des grains de sable. » Moi, je ne le sentais pas ainsi : combien de maladies, d’opérations chirurgicales, de mariages et de séparations, de grosses dépressions dont je ne sortais qu’avec des efforts surhumains et de plus en plus difficilement, ont « alourdi » ma vie. Et là je n’en pouvais plus.

Une mère toxique et perverse qui nous a entretenues (ma sœur et moi) jusque là dans une relation fusionnelle et culpabilisante, un père absent qui à mon adolescence s’est adonné à quelques pratiques pédophiles.

Je portais en moi une souffrance qui me rongeait et m’entraînait vers la mort.

Il fallait nettoyer cela, gratter, jeter, je voulais vivre. Je voulais me libérer de toutes ces empreintes, emprises…

Après bien des tentatives auprès de psychothérapeutes, je me suis retrouvée un matin fin décembre 2008 à dix heures chez Jean-Pierre Cauver.

Toute la matinée, abreuvée de thé chaud de différentes origines, entourée de symphonies et de concertos de Mozart, il a fait sortir, surgir, exprimer la problématique interne qui m’empêchait de vivre. Ce fut long, difficile. Une pause à quatorze heures d’une heure, le temps pour que j’en fasse une « représentation ». L’après-midi, toujours Mozart et des thés dans des bols japonais sentant la terre, couleur de l’or du soleil…

« Vous n’avez rien oublié, L. ?? ? » Après un moment de doute (avais-je été sincère avec moi-même ?), la séance d’E.M.D.R. a commencé. Ce fut comme si j’extirpais de moi la racine, la souche de mes souffrances. Ce fut court par rapport à la journée passée…

Et puis je suis rentrée à Paris épuisée mais quelque part « heureuse ». Et puis les heures, les jours, les semaines, les mois, l’année, sont passés. Après avoir enlevé la grosse souche, les radicelles ? petit à petit et laissaient la place pour exister, libérée…

Je peux revoir ma mère et m’occuper d’elle (elle est fortement handicapée) sans avoir peur d’elle (même s’il y a toujours des réticences que ce n’est pas un « plaisir ») et sans que ses paroles m’atteignent (d’ailleurs, elles sont beaucoup plus calmes…). Je prends plaisir à la compagnie des autres (alors qu’avant, je me sentais souvent mal à l’aise et parfois-même les relations me faisaient souffrir).

J’ai rencontré quelqu’un. Je me sens belle et légère dans ma tête.

Alors évidemment, comme m’avait dit Jean-Pierre, cela n’empêcherait pas le « moulin à conneries » de fonctionner de temps en temps. Mais la différence, c’est que je le vois venir et que je sais ce qu’il faut faire pour l’arrêter.

Il neige ce matin. Cela fait un an. Je voulais être sûre que cette « séance » n’était pas un feu de paille. C’est une belle histoire.

Merci Jean-Pierre. Merci à moi…

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