Guérir dans le Fou Rire

Ce titre provocateur nous aurait nous-mêmes choqué il y a quelques années mais aujourd’hui il est vrai que le rire fait partie intégrante de notre consultation, et ce quel que soit le contenu évoqué.

Si l’on prend le temps de s’attarder sur le processus qui provoque le rire, nous constatons qu’il résulte d’un stimulus qui peut être visuel ou auditif (entre autres). C’est l’hypothalamus qui va ajuster l’intensité de la réponse émotionnelle – rire discret ou éclat de rire – en fonction des messages reçus par le cortex (partie du cerveau qui gère l’intelligence, le langage et aussi les pensées à la c… et les idées suicidaires et que nous avons avec beaucoup d’amour rebaptisé « Le moulin à conneries »).

L’amygdale du cerveau limbique « dit cerveau émotionnel » contient les 7 émotions primaires que sont la joie, la tristesse, la colère, la peur, le dégout, le mépris et la surprise. Il a la capacité de « déconnecter » le cortex conscient et donc de provoquer, si la grimace ou la blague du thérapeute est bonne, un fou rire incontrôlable. Rajoutez à cela que, lorsque vous riez des endorphines sont libérées dans le sang et pour ceux qui l’auraient oublié, ces précieuses molécules inhibent la douleur.

Donc, faire rire, c’est technique !

Certes, mais que vient faire le rire dans notre accompagnement thérapeutique ?

Pour mémoire, rappelons que notre consultation dure plusieurs heures. Évocation des souffrances psychologiques comme l’abandon, la rupture amoureuse, le deuil, le viol, l’attentat, l’échec professionnel pour ne citer qu’eux. Après un bilan émotionnel d’environ 2 heures, souvent éprouvant, nous devons ménager notre cliente afin qu’elle puisse vivre le mieux possible la séance d’EMDR qui va suivre d’environ 1 h30 et qui va épuiser physiquement ses dernières ressources. Dans notre éthique professionnelle, nous préferons voir repartir notre cliente très fatiguée mais apaisée du pire plutôt que de multiplier à l’infini nos consultations.

La bouffée d’oxygène d’un éclat de rire suite à une blague Isabellienne qui a l’art involontaire de « décaler les sons » (contrepèterie facile) ou les miennes qui, elles ont moins de talent mais autant d’efficacité, va éviter un naufrage émotionnel de notre cliente et nous dispenser d’un inutile spectacle qui friserait, selon nous, à du voyeurisme.

Avant la séance d’EMDR qui va définitivement apaiser la douleur psychologique, le rire aura déjà sabordé le drame.

Encore une fois, c’est au cours d’une consultation que nous avons fait cette étonnante découverte. Une réponse décalée a provoqué un énorme fou rire contagieux qui a permis de soulever la chape de plomb et la pesanteur dans laquelle s’enfermaient  les trois personnes présentes. Nous ignorions qu’il était impossible de guérir d’un drame dans le fou rire dans la consultation alors pour plagier Mark Twain*, nous l’avons fait et refait ! Cela étant, l’intensité du rire est toujours dépendante de la cliente.

Si aujourd’hui le compteur de nos séances d’EMDR est au-dessus de 2100 depuis ces 15 dernières années avec une clientèle nationale qui s’étire gentiment à l’international, nous sommes fiers d’avoir ajouté à notre consultation cet accélérateur de guérison.

Il est vrai que même si dans le champ thérapeutique traditionnel, on entretient copieusement le devoir de souffrance comme devoir de mémoire, à notre cabinet, nous avons toujours pratiqué l’obligation de résultat à la fin de la séance d’EMDR. Nous sommes chevillés à cette spécificité. Avouons-le, nous préférons – aider à guérir plutôt qu’écouter souffrir. Tous les outils qui permettent de soulager efficacement le douloureux pendant sa Turbo-Thérapie sont au cabinet Renaissance de Limoges les bienvenus.

Si, nous découvrons un jour que le Haka des Maoris impressionne et déstabilise la douleur psychologique de notre clientèle, soyez assuré que deux Spécialistes EMDR Limougeauds pratiqueront cette danse-chantée immortalisée mondialement par les rugbymen de l’équipe de Nouvelle-Zélande… les All Blacks. Certes, il nous restera à « fortifier » notre physique pour être totalement ressemblants à ces sportifs… Et si la Macarena  de Los Del Rio s’avère plus efficace, nous n’hésiterons pas à nous y entraîner !

Les larmes sont identiques dans la joie ou la tristesse, à choisir nous préférons voir nos clients pleurer peu de chagrin mais pleurer beaucoup de rire !

Pour reprendre un discours de nos chères têtes blondes, MDR ? (mort de rire ?) non mieux que cela EMDR !

Lol**

** Laughing  out Loud ou mort de rire.

* Mark Twain dans Tom Sawyer, « Ils ignoraient que c’était impossible, alors ils l’ont fait »