B.V. Limousin – Décès à venir d’un fils (30 ans) – EMDR Anticipation

Témoignage manuscrit et reçu le 08 janvier 2013

NOTRE FILS VA MOURIR…

Octobre 2009 : la veille de ses 30 ans, nous apprenons que notre plus jeune fils a une tumeur cancéreuse entre le cœur et les poumons. C’est la tuile qui vous tombe sur la tête : une vraie catastrophe. Nous, les parents, aurions aimé pouvoir lui prendre son mal. La galère commence…

Au bout de plusieurs mois de traitements chimios, la tumeur a disparu : tout le monde est fou de joie, mais dans mon cœur de mère, c’est trop beau pour être vrai, je ne participe pas à l’allégresse générale. Je me dis que la « bête » est peut-être toujours là, tapie quelque part, prête à ressurgir. Et de fait, en juillet 2010, à nouveau une tumeur bien localisée qui est opérée (avec ensuite plein de complications douloureuses), puis les traitements et tout leur cortège de désagréments…

En février 2011, chimio intensive puis auto-greffe de sang, et malgré ces traitements de choc, la tumeur est toujours là et les séances de rayons qui suivent n’en viennent pas à bout. Puis en juillet 2011, hospitalisation d’urgence, les résultats sont très mauvais, on essaie d’autres traitements… On alterne entre espoir et désespoir, finalement il faut se résoudre à l’inéluctable, il n’y a plus d’espoir, l’état de santé de notre fils se dégrade de plus en plus. Les médecins parlent de soins palliatifs, cela veut tout dire, notre fils va mourir, c’est un cauchemar que nous vivons.

Il se trouve qu’il avait rendez-vous le mercredi 9 novembre avec Jean-Pierre Cauver, mais hospitalisé et extrêmement fatigué, ne pouvant s’y rendre, son compagnon me propose d’y aller à sa place. Avec Jean-Pierre et Isabelle, je travaille sur le « deuil par anticipation ».

La séance est extrêmement éprouvante, mais après l’EMDR, je ressens un grand calme, un apaisement, alors que quelques minutes auparavant, j’avais envie de hurler ma douleur.

Mon fils, pendant ce temps, préparait sa mort sereinement avec son meilleur ami, il savait que j’étais chez Jean-Pierre, nous étions apaisés tous les deux, cela faisait un bien immense.

Il est mort le lundi d’après, apaisé, serein, je lui tenais la main et ses lèvres dessinaient un demi-sourire. Mais je n’étais pas effondrée.

Cela n’a pas enlevé mon chagrin, la perte d’un enfant est un évènement très douloureux à vivre, mais je peux parler de lui, penser à lui, regarder des photos sans verser de larmes, car je suis apaisée comme lui.

Je dois un immense merci à mon fils et son compagnon qui m’ont offert cette thérapie vraiment très efficace.

B.V.

[haut.]