Soutien aux femmes victimes de l’homme

Depuis 15 ans, avec l’EMDR, nous aidons à guérir ces femmes qui ont subi des agressions sexuelles et des violences physiques.

Prenez le temps de lire ce texte qui suit écrit par nos soins en 2015, toujours d’actualité et qui se veut être le témoin de leurs souffrances.

Histoires d’Elles

R.

Elle signe d’une main tremblante le formulaire que lui tend le policier sachant sa parfaite inutilité. C’est déjà  la troisième  plainte. L’œil bleuit et la bouche meurtrit, elle s’excuse presque pour le dérangement.

Il lui reste plus qu’à rentrer et retrouver son jules. Ce n’est pas un mauvais gars mais qu’il soit notaire ou pharmacien, alcoolo, prolo ou toxico, c’est tellement plus facile –et  pratique-  de prendre sa compagne comme punching ball… pour se passer les nerfs. Quel courage!

L.

Fallait pas descendre la poubelle à cette heure là !

Le même jour, elle a perdu sa virginité, son honneur et le peu d’estime de soi qui lui restait. Cette «tournante» dans la cave de son immeuble avec ces gueux camés jusqu’aux  yeux l’a marquée au fer rouge comme l’étaient  jadis ces parias. Si la douleur physique  a fini par se calmer, celle des souvenirs n’en finit la nuit de la faire cauchemarder sur cette scène qui tourne en   boucle et l’a fait hurler de peur.

Le corps est abîmé mais l’esprit est dévasté. Le sordide a fait place à la terreur et à la culpabilité.

M.L.  V

C’est l’ami de la famille, jeune ou moins. C’est l’oncle que l’on apprécie, le grand-père que l’on respecte quand ce n’est pas… le père !

Les mains baladeuses, les « … touche-moi  là… » ou «…fais-moi çi … » sont des atteintes gravissimes dans l’intimité de l’enfant ou de l’adolescente qui sont des proies faciles pour ces « pointeurs » comme on les appelle en taule.

Combien de fillettes  ou jeunes filles sont attouchées régulièrement ?  Combien d’adolescentes ont découvert la sexualité au travers des rapports incestueux ? A cette première grande souffrance pour la victime se rajoute une seconde : le déni ou le silence obligé par peur du scandale.

B.

Elle est cachée sous un voile intégral et profitons de voir ses yeux avant qu’on ne lui mette un grillage. Ici, on la tue à la naissance de peur de ne pouvoir  plus tard payer sa dot. Là, dans un mariage commercial arrangé, on la vend dès treize ans à un vieux qui pourrait être son père.

On l’excise, on l’infibule, on la séquestre et sa liberté se fait peau de chagrin au nom de toutes ces intégristes religions que les hommes inventent.

Elle peut se retrouver  dans un harem au service d’un puissant ou à tapiner pour reverser à un mac ce que son corps lui a permis de gagner.

Savez-vous combien de femmes meurent chaque jour à cause de l’homme ?

Elle a pourtant « un peu plus haut » ce que l’homme à « un peu plus bas » ce qui en matière de virilité-parité lui confère les mêmes droits et devoirs… non ?

La plume se fait nauséeuse lorsque force est de constater que l’homme qui devrait de sa force physique la protéger est en réalité son premier prédateur. Piètre reconnaissance d’être un jour sorti  de son  ventre…

La Femme est plus à l’écoute et proche de ses émotions ce qui est une évidente qualité. Elle souffre souvent en silence d’un manque d’amour clairement affiché. Oh ! pas de ces belles  paroles vite dites et plus rapidement oubliées. C’est pourtant facile de la prendre dans ses bras et de la coller contre son cœur pendant des minutes interminables. Lui lisser les cheveux, la masser, l’embrasser… Toute cette communication émotionnelle silencieuse mais tellement plus importante et efficace  que le confort matériel ou la sécurité financière.

Sages paroles de mon associée  en consultation qui déclare que si le mari sait tendre le sexe pour sa femme, il doit apprendre maintenant à savoir tendre les bras !

La femme s’épuise à servir l’égoïsme masculin. Elle pallie souvent les carences de l’homme avec abnégation et traverse la vie avec sa meilleure amie… la solitude

A ce pitoyable tableau peut parfois s’ajouter la mortification et la dévalorisation lorsqu’au moment d’aller se coucher s’invite en ruminations –avant de s’endormir-la trahison suprême de l’adultère découvert.

Est-il possible de déchoir du titre « d’Homme » ceux qui prennent la femme pour un sac de frappe, une tirelire sexuelle ou une esclave domestique ?

Et ? si après la justice des hommes souvent partiale et complaisante, une justice « extra-terrestre » prenait le relais et punissait tous ces tordus en les affublant de façon définitive d’un faux nez rouge , d’yeux fardés à outrance chaussés de hauts talons inamovibles et grognant comme des gorets aisément reconnaissables dans la rue ?

Il nous est permis de rêver et d’imaginer que toutes ces victimes féminines et inconnues trouveraient un peu d’apaisement en riant de bon cœur de ces médiocres.

Pour s’épanouir et se révéler, la femme qui contrairement à la croyance populaire, est bien  née après l’homme (pour preuve … Avant de faire un chef-d’œuvre, IL fit une esquisse… » a besoin de se sentir aimée.

Merci à Jean Ferrat de nous rappeler que la femme est… l’avenir de l’homme.

Isabelle et Jean-Pierre           Newsletter du 1er  septembre 2015