Anne Bonnélie Saint-Privat – Deuil Enfant, Dissociation et Traumatisme – EMDR

Témoignage manuscrit reçu le novembre 2007

Anne Bonnélie
Lieu-dit « Lavergne »
19220 Saint-Privat
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Mon fils aîné âgé de dix-neuf ans a suivi une psychothérapie rogérienne (fondée sur les travaux du célèbre Carl Rogers) durant un an à Lyon, suite au décès accidentel de notre enfant, son petit frère de quatre ans et demi, survenu début janvier 2005.

Or, en ce début d’année scolaire 2005, il a à nouveau manifesté un certain mal-être, se résumant par une difficulté à se concentrer en classe, à trouver une motivation au travail et dans ses relations avec ses camarades de classe.

J’ai trouvé les coordonnée de Jean-Pierre Cauver grâce à Internet, sur le site de l’association « Arche » (Association pour la Recherche et la Connaissance en Hypnose Eriksonienne).

J’ignorais tout de l’hypnose ériksonienne et de l’EMDR. Le seul élément porté à ma connaissance était qu’il s’agissait de méthodes thérapeutiques courtes et efficaces, ce qui semblait bien correspondre à un adolescent lassé pas la psychothérapie classique, même rogérienne !

J’ai donc contacté M. Cauver par téléphone, afin d’obtenir un rendez-vous pour mon fils.

A ma grande surprise, Jean-Pierre Cauver a refusé de m’accorder un rendez-vous, car selon lui, il était inutile de soigner le fils pour le deuil de son frère si la mère n’était pas elle-même guérie du deuil de son enfant.

Il m’a précisé que si en tant que mère je guérissais de ce traumatisme, il était évident que non seulement mon fils aîné, mais aussi mes deux autres enfants et mon mari bénéficieraient directement ou indirectement de cette guérison, et donc il serait peut-être inutile d’envisager une consultation pour ces derniers.

J’ai raccroché le téléphone un peu dépitée, perplexe, étonnée par la réaction de M. Cauver. Je ne savais pas quelle suite donner à cet entretien téléphonique.

Les deux jours qui ont suivi cette conversation, j’ai beaucoup réfléchi. Après tout, qu’est-ce que je perdais à essayer la proposition de Jean-Pierre Cauver ?

Il m’avait informée qu’il soignait ce type de traumatisme en une seule séance (la séance peut durer jusqu’à neuf heures), il garantissait le résultat, et la consultation avait un coût de 4000 francs (M. Cauver est définitivement fâché avec les euros, il ne s’exprime donc qu’en francs).

Certes, 4000 francs (traduire 609.80 euros) est une somme importante, mais après tout, objectivement, si une personne m’avait fait précédemment la proposition de m’ôter définitivement de la tête tous ces troubles psychologiques dont je souffrais depuis le décès de mon enfant, il est possible que la somme que j’aurais alors envisagée se serait élevée à des centaines de milliers de francs (traduire des milliers d’euros !).

En plus, ma guérison provoquerait sans aucun doute une guérison totale ou partielle de mes enfants, et une relation de couple plus harmonieuse.

L’idée a fini par me séduire et j’ai donc repris le téléphone quelques jours plus tard afin d’obtenir un rendez-vous, mais cette fois pour moi. A ma grande surprise, Jean-Pierre Cauver m’a convoquée pour le lendemain après-midi ! Le délai de réflexion cette fois-ci était plus que bref !

Je me suis rendue à son cabinet à Tulle. Avant d’entrer dans son bureau, j’ai été charmée pas le cadre, le jardin, la musique de Mozart que je devinais, les odeurs de parfums, et le calme, alors que je venais à l’instant de quitter une rue commerçante bruyante et animée.

Je me suis rapidement trouvée face à un grand bonhomme dynamique, aux allures de « rocker » élégant et chaleureux, au regard vif et attentif.

Dès mon arrivée, je sentais que tous les sens de M. Cauver étaient en éveil, il observait tous mes faits et gestes avec beaucoup de bienveillance et d’empathie, il écoutais avec intérêt les paroles que je prononçais.

J’ai été très vite impressionnée par la personnalité « hors du commun » de cet homme. Il était à la fois un mystère, et en même temps si proche, si respectueux de ma personne que j’étais comme en confiance, comme rassurée, alors que je ne le connaissais pas.

Aborder des traumatismes tels que le décès d’un enfant touche à l’intimité profonde de la personne. Ce n’est pas une démarche facile, ni confortable, ni pour moi, ni pour le thérapeute qui se trouvait en face de moi.

Mais j’étais confrontée à un professionnel confirmé, ayant plus d’un tour dans son sac, et connaissant fort bien ses domaines de compétences.

Il m’a précisé que j’avais adopté inconsciemment face à ce traumatisme une attitude psychologique bien connue des thérapeutes dite de « dissociation », un peu redoutable ! Le moment que j’allais passer dans la phase EMDR n’allait pas être très agréable ! Mais à la fin de la séance, il m’assurait que j’irai définitivement bien, et qu’ il « ne savait pas revenir en arrière. »

Effectivement, au cours de la séance EMDR, j’ai bien cru que mon cerveau allait exploser, et que ma tête n’allait pas résister à un tel choc !

A la fin du soin à proprement parlé, je constatais que mon cerveau était comme épuisé mais toujours en vie. J’étais comme rassurée par les propos de mon thérapeute que je voyais toujours d’aussi bonne humeur, et toujours aussi chaleureux à mon égard.

La séance a duré cinq heures et je n’ai pas vu le temps passer, bercée par la musique de Mozart, enivrée par les parfums, abreuvée par un thé différent selon les moments, éblouie par la technique et le professionnalisme de ce thérapeute « hors du commun . »

Lorsque j’ai quitté son bureau, j’avais l’impression de flotter au-dessus du sol, et que mes pieds avaient du mal à avancer l’un devant l’autre, sans que cela soit toutefois dangereux pour ma personne.

Mais intérieurement, au fond de mon cœur et dans mon esprit, une grande paix commençait à s’installer, une paix que je ne connaissais plus depuis le décès de mon enfant.

J’étais comme en paix avec moi-même, et j’avais retrouvé confiance en la vie. C’est comme si je venais de pousser une porte, et qu’un nouvel horizon apparaissait, une nouvelle vie ???

Cette sensation était très agréable.

Je ne maîtrisais rien de cette expérience, et cependant, j’étais heureuse de l’avoir vécue.

Aujourd’hui, je peux dire, suite à quelques semaines de recul, que ma guérison est bien réelle, et qu’après quelques soubresauts d’humeur et une certaine fatigue physique, j’ai retrouvé un équilibre émotionnel et une paix intérieure plus forts que précédemment, je suis « mieux dans ma peau », plus sereine, plus heureuse, et ça…ça n’a pas de prix !!!

Je rends hommage à Francine Shapiro, fondatrice de la technique EMDR,

Ainsi qu’à Jean-Pierre Cauver qui sait si bien l’utiliser, et nous en faire profiter !

Anne Bonnélie

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